dimanche 19 octobre 2008

Notre existence a t-elle un sens ? Jean Staune

Jean Staune

Question centrale du livre et titre du livre : notre existence a t-elle un sens ?
L’auteur ne dit pas : « la vie a t-elle un sens ? » mais « l’existence a t-elle un sens ? »
Notre vie a t-elle un sens ? signifie que nous donnons un sens à nos vies : certains diront que ce sont leurs enfants qui donnent un sens à leur vie, d’autre leur travail, etc…Mais ici, il ne s’agit pas de cela :
le fait qu’il y ait sur terre des êtres vivants sur terre avec une conscience dans un univers que l’on connais est ce que cela a un sens, une signification ? Cette question s’étend aux êtres vivants sur terre et pourquoi pas dans l’univers.

Avec ce type de question, pouvons-nous nous situer dans une perspective scientifique ?
Deux choses :
1- l’interprétation dans la science : interpréter des expériences dans le domaine scientifique.
2- La philosophie des sciences, ou l’on sort du domaine strictement scientifique pour une réflexion à propos de la science .

La science ne peut se départir d’une interprétation à l’intérieur de la science. La science peut dire en elle-même déjà beaucoup de choses. La question préalablement posée, « l’existence a t-elle un sens , » peut-être étudiée par la science elle-même et cette dernière peut nous apprendre énormément de choses.

Il existe des modes en matière scientifique. Dans quelle mode sommes-nous aujourd’hui ?
Aujourd’hui, EN SCIENCE, ON SAIT TRES BIEN POURQUOI ON NE SAURA JAMAIS TOUT .
Il ne s’agit pas de définir un mystère mais d’une vraie démarche scientifique. La science moderne était habitée par l’espoir, la certitude d’expliquer tout le réel par le réel.
Or, là, nous avons une démarche scientifique différente et donc un bouleversement épistémologique gigantesque : expliquer le réel par le réel n’est plus possible, expliquent les scientifiques.
Il y a donc un vrai recul du scientisme.
Cela s’explique fort bien en mécanique quantique :
1 / Il y a un autre niveau de réalité ; au delà du temps, de l’espace, de l’énergie et de la matière, il y a autre chose.
2 / A partir du moment ou la mécanique quantique se base sur une incertitude fondamentale, dans le processus même de la nature, il pourrait alors y avoir des interventions extérieures à ce système, dans le système, sans violer les lois du système. Cette idée n’est plus absurde.

Serait-ce une forme de réconciliation de la science et de la religion ?
Einstein déclare : « la recherche scientifique nécessite une religiosité cosmique. » ( c’est à dire la capacité pour le savant de s’émerveiller devant une intelligence supérieure qui se manifeste dans les lois de l’univers.) Einstein ne croyait pas en un Dieu monothéiste mais quand même en une intelligence supérieure donc en un être supérieur.
Le monde ne s'explique pas par lui-même comme se l'imaginait la science auparavant. La mécanique quantique donne 2 choses: l'idée d'une incertitude irrémédiable dans les lois de la nature et l'idée d'un autre niveau de réalité.
Exemple: 2 particules jumelles, issues d'un même atome, qui partent dans deux directions différentes. En influant sur une des particules, l'autre va être aussi touchée. Deux hypothèses: soit l'influence qui touche la particule 1 et la particule 2 va plus vite que la lumière ( et ça n'est pas possible s'il s'agit d'une énergie car toute énergie dépend de la vitesse de la lumière), soit il y aurait 1 seul objet ou particule. Pas de distance donc et cette hypothèse parait absurde, à moins qu'on en revienne à cet autre mystérieux niveau de réalité.
"L'esprit scientifique nécessite une religiosité cosmique" c’est à dire simplement la capacité de déceler devant l'harmonie des lois de la nature une intelligence si supérieure que toutes les pensées humaines, leur ingéniosité ne peuvent révéler face à elle que leur néant dérisoire.
Le monde ne s’explique pas par lui-même. Il y a une faille. La science avait pour but d’expliquer le réel par le réel et l’on en revient au Platonisme : ce qui est important, c’est ce qui est extérieur à la caverne ou extérieur au système.
Autrement dit, il y a quelque chose d’autre au delà du temps et de l’espace. Cette constatation scientifique provoque une révolution conceptuelle en science.
Notre réalité dépend d’un autre niveau de réalité.
Or cet autre niveau de rélité ne peut être connu de l’homme ou du scientifique. Le monde est suffisamment compréhensible mais pas complètement. La science sait qu’elle ne sait pas tout.

Cinq domaines ou il reste du mystère.
1 / Le mystère de la nature de la Matière.
2/ Le problème de l’origine de l’univers et de la nature des lois de l’univers.
3/ Le mystère de la conscience, de la pensée humaine, de la nature de cette conscience et pensée humaine.
4/ Le mystère des mathématiques. Les mathématiciens prétendent être en contact avec un monde platonicien des mathématiques. Ils évoquent une illumination mathématique comme une expérience mystique.
5/ Le mystère de l’évolution de la vie. Serait-elle au delà du hasard et de la nécessité ?

On peut résumer ces cinq grands mystères en passant d’un matérialisme scientifique à un platonisme scientifique.
On peut montrer les traces de cet autre niveau de réalité dans tous les domaines. C’est très clair en mécanique quantique, en astro-physique ( théorie du Big-Bang : le temps et l’espace ont bien surgi d’autre chose que le temps et l’espace..), en maths. C’est moins évident en neuro-sciences et dans les sciences de la vie.
Il pourrait se manifester se manifester (ce niveau de réalité autre) sous une forme d’archétype platonicien ou de forme platonicienne éternelle dont notre monde serait la projection et il pourrait être une clé de compréhension dans tous les grands domaines scientifiques. La science se caractérise par l’expérience . Or, on atteint un domaine ou aucune expérience n’est possible ?
Les expériences sont faites alors en creux. Exemple : on ne voit pas un électron en état ondulatoire, cependant, affirmer qu’un électron peut être en état ondulatoire n’est pas absurde.
On doit interpréter ce que l’on ne peut pas observer directement en sciences. C’est une démonstration par l’absurde, en maths.

Est-ce que les hommes pourraient acquérir des preuves de cet autre niveau de réalité, non plus en creux mais en relief ?
Non, cette nouvelle épistémologie démontre qu’il y aura toujours une incertitude fondamentale. On pourra constater les effets de cet autre niveau de réalité de mieux en mieux, simplement.

Autre exemple : La conscience humaine serait possible sans le cerveau. Le cerveau est une condition de la conscience humaine mais pas la cause de la conscience. La conscience humaine n’est pas que le produit du cerveau. En effet, la conscience n’est pas séparée du cerveau mais le temps de la conscience humaine n’est pas équivalent au temps des neurones. Il y a un décalage de la conscience par rapport au cerveau. Décalage temporel entre cerveau et conscience. ( cf chapitre : « qui sommes-nous ? » ) d’une demi-seconde. Tout ce dont nous prenons conscience, il faut une demi seconde pour en prendre conscience.
Or , si la conscience remonte dans le temps, c’est qu’elle n’est pas dans le temps.
Dans notre niveau de réalité, la structure de l’espace-temps empêche d’aller plus vite que la lumière. Quand vous accélérez, il y a une déformation de l’espace-temps autour de vous, et, arrivé à la vitesse de la lumière, la déformation de l’espace-temps est telle que la structure de
L’espace-temps empêche d’aller plus vite encore.
Dans un autre niveau de réalité qui interviendrait causalement, dans notre niveau de réalité, le premier pourrait le faire sans violer les lois fondamentales de l’univers. La mécanique quantique permet, sans violer les lois de conservation de l’univers et , entre autre, les lois de conservation de l’énergie, à certaines réorganisations de se produire.
Cet autre niveau de réalité : on sait que l’on ne saura jamais, qu’on ne le dévoilera pas en totalité. Il nous est connu par ses conséquences et non par ses causes.

L’évolution de l’homme.

Il y a l’idée d’une évolution à partir d’ancêtres communs.
L’évolution peut-être Darwinienne, Theillardienne, Lamarkienne.
Or, en Amérique, on désigne par évolution l’évolution Darwinienne.
Il faut distinguer deux choses :
1/ La théorie Darwinienne.
2/ Le fait de l’évolution à partir d’ancêtres communs.
Il y a confusion entre ces deux distinctions.
Les créationistes parlent de création séparée pour les êtres vivants.

Il faut partir du fait que l’évolution est une réalité. Après, cette évolution est-elle Darwinienne ou autre ? Les processus de type darwinien expliquent beaucoup de choses mais pas tout. L’évolution serait comme canalisée ( comme un ruisseau qui suit le lit des ravins d’une montagne ) . L’évolution ? elle coulerait dans la structure d’un paysage qui pré-existe. Il y a des convergences sur terre entre les êtres vivants très différents. L’évolution darwinienne se coulerait dans des formes fonctionnelles possibles pré déterminées depuis le Big Bang, comme des Archétypes platoniciens.

Aspect Théologique
1/ Ce que l’on peut dire en sciences : notre univers ne s’explique pas par lui-même. Il faut faire appel à un autre niveau de réalité. Ceci est prouvé.
2/ Contact possible, au moins en mathématiques entre l’esprit humain et ce fameux niveau de réalité platonicien.

Si l’on étudie les grandes traditions religieuses, il y a toujours deux niveaux de réalité et un contact possible entre l’esprit humain et cet autre niveau de réalité.
Les religions seraient-elles simplement des inventions humaines, elles seraient néanmoins basées sur un message d’origine non-humaine.

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