samedi 24 janvier 2009

ré-information : tous les mots et les gestes comptent.

PPDA de TF1, Charles Enderlin de France 2 et un soldat de Tsahal sont capturés par un commando du Hamas. Le chef du commando déclare à ses prisonniers que se conformant aux préceptes de l'islam, Religion d'Amour de Tolérance et de Paix, il leur est accordé une dernière volonté avant d'être égorgés.

PPDA déclare : « Je suis d'origine bretonne et je voudrais déguster, pour la dernière fois un far breton. » Le chef du commando adresse un signe de la tête à l'un de ses subordonnés qui revient quelques instants plus tard avec un boîte pleine de far breton. PPDA déguste lentement le tout et déclare « Maintenant je peux mourir heureux ».

Enderlin déclare : « Je suis un grand reporter et voudrais pour la dernière fois décrire la mort du petit Al-Dura et prouver au monde entier que je n'ai fait que mon devoir de journaliste ». Un petit hochement de tête du chef. Enderlin enregistre son reportage historique et déclare : « Maintenant je peux mourir heureux »

Le chef se retourne vers le troufion de Tsahal. « Et toi ordure sioniste, quelles sont tes dernières volontés ? » « Donne-moi un coup de pied au cul » répond le biffin.

« Quoi ? demande le chef, tu te fous de nous au moment où tu vas mourir ? » « Non, je ne plaisante pas. Je veux que tu me donnes un coup de pied au cul ! »

Le chef passe derrière l'Israélien et lui donne un violent coup de pied. Le soldat tombe, exécute un roulé-boulé de professionnel, prend appui sur un genou, sort un magnum P 38 d'une de ses poches, abat le chef du commando, profite de la confusion pour arracher le kalachnikov d'un des terroristes et descend tous les membres du commando.

Il détache PPDA et Enderlin qui s'écrient en même temps « Pourquoi ne les avez-vous pas tués tout de suite ? pourquoi lui avez-vous demandé de frapper d'abord ? »

« Pourquoi ? pour ne pas vous entendre m'accuser d'agression ! »

vendredi 23 janvier 2009

Toorop-Petraeus; La théorie de l'Anaconda

QUI EST DAVID PEATRUS?
Par Guy Sorman,auteur "de made in USA" ed Fayard.

Le Président Obama a reçu ce jour le Général David Petraeus à la Maison Blanche ; il compte sur lui pour quitter l'Irak dans les meilleures conditions possibles et pour progresser en Afghanistan . Ce même officier qui a si bien servi George W Bush est maintenant au service d'une autre politique , à moins qu'il ne s'agisse de la même. On ne sait pas encore . Nous venons de rencontrer Petraeus à New York ; voici son portrait , ou "profile" comme on dit aux Etats-Unis.



"Les Irakiens l’ont surnommé le Roi David. Un titre plutôt affectueux que le Général David Petraeus a gagné en 2003, après s’être emparé de Bagdad puis de Mossoul. Mossoul, dont il devint un peu par hasard, le gouverneur. « Je suis entré au siège du gouvernement, se souvient Petraeus, j’ai demandé où était l’administration ? ». Les Américains n’avaient pas envisagé que toutes les institutions irakiennes se volatiliseraient. Un huissier qui n’avait pas pris la fuite expliqua à Petraeus que dès l’instant où il était le conquérant, il lui revenait aussi de gouverner l’Irak. Petraeus improvisa : il poursuivit de front l’offensive militaire et la reconstruction du pays. « Nous avions découvert, me dit Petraeus que nous étions des étrangers dans un pays étrange ». L’armée américaine, admet-il, ne connaissait rien à la civilisation arabe. Mais il en tire les conséquences. De retour aux Etats-Unis, nommé directeur de l’Ecole de guerre, il va modifier radicalement la culture militaire américaine. « Ma génération (il est né en 1956) a été formée, se souvient-il, pour détruire des chars soviétiques avec nos hélicoptères ». Une formation inutile dans la lutte moderne contre le terrorisme. Terrorisme ? Petraeus refuse d’employer le terme de « guerre contre la terreur ». Le terrorisme, explique-t-il, n’est qu’un aspect d’un combat global engagé par les « extrémistes » contre nos valeurs et nos modes de vie ». Rappelons que le serment du soldat américain exige qu’il protège « l’American way of life ». À partir de cette définition de l’extrémisme et de son expérience en Irak, Petraeus a rédigé le Manuel de la contre insurrection (counter insurgency), la nouvelle bible de l’armée américaine. George W. Bush le renverra en Irak en 2007 avec mission d’appliquer ses idées. « Petraeus a réussi, au-delà de nos rêves les plus fous », a commenté Barack Obama au cours de sa campagne présidentielle.



Petraeus a-t-il gagné la guerre ou du moins a-t-il empêché que les Etats-Unis la perdent ? « Il ne faut plus raisonner en termes de victoire ou de défaite, dit-il. Le temps est passé où on plantait un drapeau sur une colline. » La guerre contre l’extrémisme doit être mesurée en termes de « dynamique » et de « progrès ». En Irak, dit Petraeus, des progrès remarquables ont été accomplis, en collaboration avec la nouvelle armée irakienne : « des progrès mesurables, fragiles et réversibles ». Mais l’opinion publique aux Etats-Unis, constate le Général, a déjà oublié ce qu’était la situation il y a un an : de quarante attentats par jour à Bagdad en 2007, le pays est passé à un taux de criminalité comparable à certains pays d’Amérique latine.

Ce succès fragile a été acquis beaucoup grâce à une augmentation des effectifs, dit Petraeus, mais avant tout grâce à l’application d’idées nouvelles. Ancien de l’académie militaire de West Point mais aussi diplômé de l’Université de Princeton, Petraeus est considéré aux Etats-Unis, comme un intellectuel-soldat : le héros d’une nouvelle génération à la tête de l’armée. Depuis son succès en Irak, Petraeus bénéficie d’une aura comparable à celle de grands officiers du passé, comme Eisenhower ou MacArthur. On lui prête donc des intentions politiques qu’il n’a pas, ou pas encore. Si Petraeus n’a pas cette ambition, il n’empêche qu’aucun homme d’Etat, pas plus George W. Bush que Barack Obama, ne prend une décision stratégique sans, au préalable, « écouter les militaires » : en clair « sans l’avis de Petraeus ».

« Mes idées, dit Petraeus, je les ai puisées dans notre mémoire historique. Naguère, l’armée américaine alliait l’art de la guerre à celui de l’administration ». Ce fut le cas lors des « guerres indiennes » du XIXe siècle (l’armée américaine, contrairement à Hollywood, conserve une mémoire positive de cette guerre vécue comme civilisatrice) ; ce fut aussi ,en 1900, l’expérience de l’armée contre l’insurrection des Philippines. « À cette époque, rappelle Petraeus, l’armée combattait les extrémistes et, en même temps, édifiait des écoles, des hôpitaux, des routes ». Une autre source d’inspiration pour Petraeus est l’armée française en Algérie. Il convient, dit-il, de ne pas répéter ses erreurs : la torture, les agressions contre la population locale. Mais il convient aussi de répliquer ce que Petraeus considère être ses succès : « apporter la sécurité à la population, lui rendre des services concrets et vivre parmi elle ». Des méthodes qui furent systématisées dans un livre peu connu en France, Contre-insurrection, Théorie et pratique de David Galula, officier en Kabylie en 1958 ; Petraeus en a préfacé l’édition américaine et rendu l’étude obligatoire pour tous les officiers. Et il ne se lasse pas de regarder La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo, film culte qu’il impose à tous ses visiteurs.

C’est à Petraeus qu’il revient maintenant, après être entré en Irak, d’en sortir, sous les ordres de Robert Gates, hier ministre de la Défense de George W. Bush et aujourd’hui, de Barack Obama. « L’armée, dit Petraeus, se réjouit de cette continuité ». Sortir d’Irak ? Petraeus récuse le mot : il s’agit d’organiser une « transition » entre l’armée américaine et l’armée irakienne. Une transition déjà engagée. Mais Petraeus admet que les sorties réussies, après une guerre contre les extrémistes, sont rares : il cite deux expériences, le retrait britannique de Malaisie et d’Oman, deux guérillas vaincues qui ont fait place à des Etats stables.

Et à peine sorti d’Irak, l’armée américaine devra se concentrer sur l’Afghanistan. David Petraeus, depuis septembre 2007, est le Centcom, commandant de l’armée américaine pour une zone qui couvre le Proche-Orient, l’Asie centrale, le Pakistan. Le siège du Centcom est en Floride à Tampa ; mais Petraeus est en déplacement perpétuel. Suivi d’une escorte de soldats-intellectuels et d’un équipement de communication mobile, il gère ses réunions depuis n’importe quel lieu dans le monde, au sol ou dans les airs. » L’Afghanistan, dit Petraeus, sera un peu plus facile à gérer dans l’opinion publique : cette guerre est perçue comme juste, par opposition à la sale guerre en Irak. Mais sur le terrain, ce sera plus dur ». Au contraire de l’Irak, l’Afghanistan n’a pas de ressources, pas de tradition étatique, peu d’élites éduquées. Petraeus est déterminé à y appliquer sa méthode : vivre parmi la population, lui apporter la sécurité, instaurer une administration légitime, créer une économie viable. Petraeus appelle cela la stratégie de l’Anaconda : le schéma projeté sur écran ressemble à un gros serpent qui se nourrit de tous les ingrédients possibles, des Forces spéciales à la construction d’écoles et aux opérations de propagande. Ceci imposera, dit-il, » non pas une unité de commandement - avec l’Otan, c’est hors d’atteinte - mais une unité de coordination », pour l’instant inexistante. « Si nos idées sont justes, dit Petraeus, elles nous permettront de vaincre les extrémistes. Ceux-ci ont pris l’avantage, parce que nous restons prisonniers de méthodes militaires archaïques ». Et certains pays ne coopéraient pas avec l’Otan parce qu’ils se croyaient à l’abri. « Cela changera à mesure que les extrémistes étendront leur champ d’intervention ». Petraeus assure que la conscience du danger extrémiste devient plus claire. Ainsi, l’Arabie Saoudite a-t-elle échappé à la déstabilisation, que tout le monde annonçait il y a deux ou trois ans : le gouvernement a compris la nature du danger et adopté la stratégie tous azimuths de Petraeus (« par coïncidence », dit-il). La même prise de conscience opère maintenant au Pakistan, en Inde. Mais tout progrès est réversible : la Bosnie où Petraeus a servi en 1995, menace de nouveau d’exploser. Cette guerre contre l’extrémisme durera plusieurs générations ; Barack Obama maintenant le sait."

New York, 22 janvier 2009

Bush

Trouvé dans blog pour la vie :
20 janv. 2009
Discours d'adieu de G.W. Bush
Monsieur Obama en ferait-il autant ? Certainement non ! De quel président a-t-on déjà entendu des paroles telles que celles proclamées par l'ancien président des Etats-Unis, Georges W. Bush, lors de son discours d'adieu ?
ATTENTION : président pro-vie
"Le droit le plus fondamental du gouvernement est de protéger la vie de l'innocent. Mon administration a été investie pour établir une culture de la vie en favorisant vigoureusement l'adoption et les lois parentales, s'opposant au financement fédéral de l'avortement, en encourageant l'abstinence des adolescants [...]. J'ai signé la législation en 2003 interdisant la pratique cruelle de l'avortement par naissance partielle et cette loi représente notre engagement à établir une culture de la vie en Amérique. [...]
MAINTENANT, DONC, MOI, GEORGE W. BUSH, président des Etats-Unis d'Amérique, en vertu de l'autorité dont j'ai été investi par la constitution et les lois des Etats-Unis, je proclame le 18 janvier 2009, journée nationale de la sacralité de la vie humaine. J'invite tous les Américains à célébrer ce jour avec des cérémonies appropriées et à souligner notre engagement à respecter et à protéger la vie et la dignité de chaque être humain."
Source : The White House

jeudi 22 janvier 2009

Les origines de l'islam

ici : Père Gallez
synthèse d'une conférence sur les origines de l'islam tout à fait passionnante.

Avec ce complément :
Le 23 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Magdi Allam, né musulman et baptisé par Benoît XVI dans la nuit pascale 2008, a adressé au pape une lettre ouverte publiée sur son site Internet, le 20 octobre. A la veille de la première réunion du Forum catholico-musulman du 4 au 6 novembre 2008, le vice-directeur du quotidien italien Corriere della Sera a souhaité faire part au pape de ses préoccupations pour « la grave dérive religieuse et éthique qui s’est infiltrée et propagée au cœur même de l’Eglise ». Car il lui semble « vital pour le bien commun de l’Eglise catholique, pour l’intérêt général de la chrétienté et de la civilisation occidentale elle-même » que le Saint-Père Benoît XVI fasse une déclaration « claire et contraignante » sur la « question de fond » qui « discrédite l’Eglise » : « Est-il concevable que l’Eglise légitime l’islam comme religion jusqu’à considérer Mahomet comme un prophète ? »

Or, déclare-t-il, « je vous le dis en20toute sincérité et animé par une intention constructive, la vérité objective est le contraire de ce que le Cardinal Tauran imagine ». « La vérité est que l’extrémisme islamique correspond naturellement au vrai islam qui est un tout avec le Coran qui à son tour est considéré comme un tout avec Allah. La vérité c’est qu’il n’existe pas d’islam modéré, ainsi que l’a soutenu le cardinal Tauran lui-même, alors que certainement il y a des musulmans modérés. »

« Je me demande si l’Eglise se rend compte qu’en n’affirmant pas, et en ne s’érigeant pas comme témoin de l’unicité, du caractère absolu, de l’universalité et de l’éternité de la Vérité dans le Christ, elle ne finit pas par se rendre complice de la construction d’un panthéon mondial des religions, où tout le monde considère que chaque religion est dépositaire d’une partie de la vérité, même si chaque religion s’attribue le monopole de la vérité ?
Pourquoi s’étonner après cela du fait que le christianisme, placé sur le même plan qu’une myriade d’autres croyances et idéologies qui donnent les réponses les plus disparates aux besoins spirituels, cesse de fasciner, persuader et conquérir les esprits et les cœurs de ces mêmes chrétiens qui dA 9sertent toujours plus les églises, qui fuient la vocation sacerdotale et plus généralement qui excluent la dimension religieuse de leur vie ?
»

« Pour moi, le christianisme n’est pas une religion meilleure que l’islam, ou la religion complète du message accompli par rapport à un islam considéré comme une religion incomplète du message inaccompli. Pour moi, le christianisme est l’unique religion vraie, parce qu’Il est le vrai Jésus, le Dieu qui s’est fait homme et qui a témoigné parmi nous les hommes, par les œuvres bonnes de vérité, de bon sens et de bonté du christianisme. »

« C’est justement mon expérience de musulman modéré poursuivant le rêve d’un islam modéré, qui m’a fait comprendre qu’on peut certainement être musulman modéré comme individu, mais qu’il n’existe absolument pas d’islam modéré. »

« Le christianisme et la civilisation occidentale succombent aujourd’hui de la plaie interne du nihilisme et du relativisme, l’Eglise a perdu son âme, sous la pression de la guerre de conquête, par nature agressive, de l’extrémisme et du terrorisme islamique, ajoutée à la dérive d’un monde qui s’est globalisé en s’inspirant de la modernité occidentale mais seulement dans sa dimension matérialiste et consumeriste, alors qu’il n’a pas intégré sa dimension spirituelle. »

Liberté d'expression

Mercredi 21 janvier 2009
A l'ONU, le Vatican refuse la notion d'"islamophobie", soutient la liberté d'expression


Une source de drzz.info rapporte les confidences très intéressantes du délégué du Vatican auprès des Nations Unies.

Celui-ci lui a expliqué que le pape Benoît XVI n'était pas satisfait du tout de la manière dont le Conseil onusien travaille. En effet, les conclusions du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme sont constamment dirigées contre les nations occidentales, et cela commence à agacer la Curie apostolique.

Mieux, le représentant du Saint-Siège a ajouté que le pape s'était entendu avec le dalaï-lama pour rejeter toute tentative d'instaurer une censure sur les sujets religieux. C'est un scoop : le Vatican rejette autant les notions de "christianophobie" que celles d'"islamophobie" ou de "judéophobie". La religion est libre d'être tourmentée, c'est dans la critique qu'elle trouve sa force, telle est la position du pape.

"L'islamophobie" est une notion qui revient souvent dans les séances du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU. Les ambassadeurs des pays musulmans, réunis dans un puissant lobby, tentent de faire passer les notions de "diffamation de religions" et de "blasphème" dans les documents officiels. Toute voix discordante est impitoyablement bâillonnée, comme cela s'est vu l'automne dernier (voir l'article de drzz.info du 23 septembre 2008).

Le refus de l'Eglise catholique de sanctifier la religion au sein des organes internationaux est un tournant dans l'histoire de l'ONU. Et un sérieux revers pour les Etats musulmans.

mardi 20 janvier 2009

Soral par XYR

Sociologie du réel
>> dimanche 18 janvier 2009

Je me souviens avoir un jour entendu Alain Soral dire que les Arabes de France - ceux qui sifflent des hymnes dans des stades et agressent des Blancs, pas ceux qu'on voit sur les plateaux télé - ont raison de détester ce pays, puisqu'en effet il est détestable. BHL, Steevy et gay pride, comment leur demander de respecter ce qui n'est pas respectable ? Tel était son discours.

Aujourd'hui j'écoute une émission sur Radio Courtoisie au sujet de l'identité française à laquelle participe - l'émission pas l'identité française - notre ami Soral. Voici quelques-uns de ses premiers propos.

La France c'est ta mère d'abord. Et tu n'aimes pas ta mère pour des raisons objectives, comme tu critiquerais un produit ou même comme tu tomberais amoureux d'une femme par accident, la France c'est ma mère, je l'aime ça me dépasse, c'est d'abord irrationnel.

Pour une fois je suis pleinement d'accord avec lui. Cet amour de la mère patrie n'est pas explicable par la raison. Il ne s'encombre pas d'arguments. Il n'en a pas besoin. Ce n'est pas au niveau du cerveau que ça se joue. Mais ce que Soral nie par ailleurs, c'est que la haine de ces Arabes qui brûlent nos rues est de même nature. Si ces gens ne se sentent pas appartenir à la France ce n'est pas à cause de ses émissions de télévision débiles ou de ses philosophes milliardaires, c'est tout simplement parce qu'ils ne sont pas des Français.

Lorsque de jeunes Africains, qu'ils soient originaires du dessus ou du dessous du Sahara, se font remarquer à travers telle ou telle voiture crâmée, telle ou telle vieille agressée ou telle ou telle jeune fille violée, ils n'expriment pas un refus de la France de BHL, de Steevy et de la gay pride.

Ils ne rejettent pas la décadence de la nation française. Ils rejettent la nation française.

Moi aussi je la vomis cette France en décomposition, cette France bobo bien-pensante, cette France de Jack Lang avec musique techno et plume dans l'cul. Mais ce n'est pas simplement elle que ces jeunes hurlant Allah akbar veulent voir disparaître. C'est elle et tout le reste.

C'est le chemin des Dames et le vin de Bordeaux. C'est le grand chateau fort des Ardennes et la cathédrale de Reims. C'est l'âme de cette terre. Sa musique, ses odeurs, ses goûts. Son histoire, ses millénaires. Notre culture, notre langue et notre sang. Ce n'est pas la République qu'ils haïssent, ni même ce qu'elle est devenue, c'est la France, l'Europe, l'Occident. C'est tout ce que nous sommes, c'est atavique, c'est éternel. C'est nous qu'ils brûlent. C'est ici et maintenant qu'ils détruisent notre hier pour leur demain. Et ils sont heureux que des hommes comme Alain Soral existent pour les y aider.

C'est mentir que de prétendre qu'ils exècrent cette nation pour telle ou telle raison. Leur aversion pour la France n'est pas plus objective et rationnelle que notre amour pour elle. Et ça ne date pas d'hier.

Ils font partie de la civilisation islamique et bien que Soral ne veuille pas le voir parce qu'ils portent une paire de Nike et regardent MTV, eux ne s'y trompent pas. Ils savent parfaitement ce qu'ils sont et ce qu'ils font. Ces gens sont bien contents d'être considérés comme destructurés par quelques intellectuels ayant de la merde dans les yeux, là où ils sont tout le contraire.

Alain peut pester contre le libéralisme mondialisé à longueur de temps, ce pseudo combat contre l'Empire ne masque plus le fait - évident - qu'il bosse pour celui d'en face. Oh que c'est beau l'islam, oh que c'est viril, ils sont pas décadents eux, ils ont pas d'SOS racisme ni d'Act up. Syndrôme de Stockholm certainement...

D'ailleurs il ne s'en cache même plus. Toujours dans cette émission de Radio Courtoisie, il dit clairement qu'il faut encourager l'islamisation des jeunes Arabes du pays car, selon lui, la restauration de l'enracinement et de l'amour de leur passé est la meilleure façon de les inciter à retourner sur les terres de leurs ancêtres. Bien sur Alain. Construire des mosquées ici est évidemment le meilleur moyen de les faire partir. Et après on me dit que Dantec fait dans la science-fiction...

Soral, avec son association Egalité & Réconciliation, organise aussi des manifestations de soutien à la Palestine en ce moment. Logique nous dit-il. Je suis un patriote français, je soutiens donc les patriotes palestiniens pour les valeurs qui sont les miennes. Chaque peuple a droit à une terre. Et les Juifs, Alain ? Ah mais les Juifs c'est pas pareil...

Défiler sur le territoire français pour défendre une nation étrangère, avec des étrangers, en tenant des drapeaux étrangers, ça le dérange pas Alain Soral. Parce qu'il est universaliste lui. Il défend les principes nationalistes au-delà des frontières françaises bien plus que les frontières de la nation française. Il veut aider les peuples qui s'affirment dans leur identité, même chez nous, du moment qu'ils ne cèdent pas au cosmopolitisme à l'américaine. Mais alors Alain, t'aurais fait quoi en 42 ? Parce que dans le genre puissance enracinée décomplexée, les Allemands s'en tiraient pas mal...

S'émerveillant devant quelques jeunes Algériens se mettant à lire le Coran, Alain Soral ne fait jamais référence à nos propres références culturelles. Comme le lui fait remarquer un invité de l'émission, je ne sais plus lequel, de nombreux Européens se rassemblent chaque week-end dans des tas d'endroits sur notre continent pour écouter de la musique celtique, de la musique rock, ou les deux en même temps, pour se retrouver même sans en avoir conscience dans leur identité, notre identité, le genre de choses dont se fout complètement le sociologue amoureux de Mahomet qui dit lui-même se sentir bien plus proche d'un nord-Africain que d'un Allemand ou d'un Italien, sans même parler d'un nord-Américain...

La droite des valeurs ça n'a aucun sens. Cette proximité théorique entre catholiques et musulmans sous prétexte qu'ils sont tous deux des croyants est fictive. Faut être sacrément con pour croire qu'il suffit d'être hostile à l'avortement et à la drogue pour appartenir à la même civilisation. Un chrétien occidental sera toujours plus proche d'un athée d'ici que d'un religieux de là-bas, parce que ce qui compte c'est d'avoir écouté les Clash et Deep Purple à l'adolescence allongés dans son pieu, et non d'être pieux. Aucune similitude entre les Evangiles et les Sourates ne remplacera les solos de Jimmy Page et les riffs de Pete Townshend qui nous ont bousillé les oreilles. Il est là le pays réel. Elle est là la communauté de destin.

Mais oublions tout ceci. Soral est un mec sympathique dans la vie, j'en suis sûr. Mais sauver la France avec des rappeurs et des drapeaux du Hamas, bon, ça suffit maintenant. Les plus courtes sont les meilleures.

lundi 19 janvier 2009

sionisme et antisémitisme

Intrinsèquement, et j’insiste sur le mot, le projet sioniste ne visait pas à la création d’un état Juif en Palestine, mais à ce que les juifs puissent aller là-bas sans baisser la tête et changer de trottoir.

Car en Palestine, il y a toujours eu des Juifs et des arabes, mais la religion des seconds fait que les premiers n’y furent jamais que tolérés, et soumis à l’impôt dû par l’infidèle à son protecteur arabe, comme il est dit dans l’Alcoran.

Donc, cela veut dire que la création d’un état juif en botte n’a jamais été l’horizon indépassable des sionistes, mais qu’en revanche, cette option n’était déjà plus contournable sur le papier.

Un enfant de dix ans peut comprendre ça, et c’est pourquoi tous la antisionistes expriment par métaphore non pas l’envie que les juifs désarment et démantèlent leur état, mais qu’ils dégagent ou qu’ils restent en baissant les yeux… Si les feujs posaient les armes trois semaines, ils seraient morts. Jamais un palestinien n’a reproché à un juif de venir en Palestine, car ils y sont depuis toujours, mais toujours de s‘y rendre avec la prétention folle de ne plus payer le péage ….En vérité, ce dont on leur fait grief, ce ne sont pas des missiles, mais de leur obstination à vivre en terre arabe sans baisser la tête.

Un enfant de dix ans pourrait comprendre que depuis soixante ans, il n’y a plus de quoi glisser une feuille de papier à cigarettes entre un antisioniste et un antisémite.

Alors certes, l’antisionisme ne révèle pas de l’antisémitisme dans l’absolu, puisqu’il existe des arguments recevables pour soutenir que l’aventure était inopportune. Par contre, ne pas soutenir l’état d’Israël maintenant qu’il est là en avançant les arguments antisionistes d’il y a cent ans, c’est comme vouloir la mort d’un enfant au prétexte que ses parents n’étaient pas assez mûrs pour en faire un. C’est irrecevable, et c’est là une justification de dément, une billevesée tout juste écoutable à Saint Anne, dans le bureau du médecin chef..

Les notions de sionismes et d’antisionismes ne recoupent pas les mêmes réalités qu’hier, les danseuses ont changé de cavaliers, les mouches ont changé d’ânes, et ceux qui s’accrochent à la définition littérale du sionisme pour le condamner sont des crétins, certes, mais encore des crétins dangereux.

Du reste, ceux qui s’accrochent aux définitions littérales pour ne pas remettre leurs lectures sur l’ouvrage sont toujours des crétins dangereux. Ils le sont tellement qu’en vérité, la frontière qui sépare le bien et le mal se trouve entre cette engeance et ceux qui veulent s‘en protéger.

Le choc des civilisations qui va rythmer nos vies dans les cent ans qui viennent nous laissera plus tard à l’oreille le bruit que font un crâne occidental et un crâne oriental quand ils se cognent, et quand le Maître des ombres et des lumières a décidé de les suspendre à la même ficelle pour jouer avec eux.

quelques commentaires éclairants :
denis L.
@ Hadrien : Il n’y aurait donc jamais eu de hauts prélats racistes ou antisémites ? C’est une plaisanterie, j’espère… L’argument tient particulièrement peu lorsque vous évoquez les “patriarches” de “Terre sainte”, qui sont de classiques Arabes doublés de classiques Dhimmis.

Quant aux Juifs de Neturei Karta, ils seraient immunisés contre l’antisémitisme pour des raisons biologiques, peut-être ? Un peu comme les Blancs d’aujourd’hui sont immunisés contre la haine d’eux-mêmes, et ne soutiennent jamais de politiques toxiques et même mortelles pour leur existence collective ?

Sinon, vous semblez ne pas être au courant des considérables variations du magistère romain (qui, sauf erreur de ma part, ne s’exprimait pas en matière de dogme, donc l’infaillibilité - si l’on y croit - n’a rien à faire ici) sur la question de l’Etat hébreu et de sa légitimité. “Considérables” est employé ici dans une acception euphémistique.

La réalité est que si l’on essaye de déterminer les motivations du Vatican, on a affaire à un mélange assez peu ragoûtant (on n’aimerait d’ailleurs pas être Pape, de ce point de vue…) :
- de considérations diplomatiques (les Muzz sont tout de même infiniment plus nombreux que les Juifs) ;
- de souci pour les Chrétiens d’Orient (le chantage implicite étant permanent) ;
- d’influence (diffuse mais large) de l’égalitarisme / antiracisme qui entraîne à favoriser le plus pauvre / arriéré / basané ;
- d’influence (minoritaire mais ultra-toxique via notamment le haut clergé du Proche-Orient) du bon vieil antisémitisme arabe chrétien ;
- et si l’on tient vraiment à en trouver, un peu de judéophobie classique christiano-européenne (plus spécialement réveillée en un temps de campagnes immondes contre Pie XI, avec houtzpah juive poussée à incandescence).

XP
@XP. Les récentes déclarations romaines n’ont pas à être défendues”

Ah bien tien. On va gagner du temps, comme ça. On va éviter de perdre notre jeunesse dans des discussions à la con.

“elles ont un caractère logique et cohérent par rapport à l’analyse traditionnelle de l’église en la matière”

C’est bien ce que je me tue à vous expliquer: vous n’êtes pas un chrétien, mais un musulman. Cette phrase le démontre à la perfection.

XP
Personne ne vous reproche de respecter l’autorité Romaine.
On vous reproche juste, non pas de ne pas être chrétien, mais de faire croire que vous l’êtes.
Moi, j’affirme que vous ne l”êtes pas, car pour vous, “respecter l’autorité Romaine” c’est lire les textes des anciens Papes comme s’il s’agissait de fatwas.

Retournez le problème dans tous les sens, vous verrez que vous n’êtes pas chrétien. Pas plus que le Musulman René Guénon.

Denis L.
@ Hadrien : “est-ce que ça nous donne le droit de réduire toute critique théologique du sionisme à de l’antisémitisme ?”…

… mais c’est VOUS qui avez cité ces gens pour démontrer (pensiez-vous) que l’assimilation antisionisme-antisémitisme ne tenait pas ! Ce à quoi j’ai répondu que, oui, ces gens pouvaient parfaitement être (aussi paradoxal que cela puisse sembler) antisémites, au sens de “susceptibles de souhaiter des catastrophes s’abattant sur les autres Juifs, histoire de valider leurs théories”. Vouloir la mort en masse de Juifs me parait être un critère d’antisémitisme, assez fiable… Et je ne m’étais pas apesanti sur les multiples déclarations et actions antisémites initiées ou couvertes par des prélats (pas seulement romains, on trouvera de nombreux orthodoxes aussi, et même quelques protestants) de haut niveau, depuis le Moyen-Âge jusqu’au nazisme (avec quelques hoquets plus récents, notamment… au sujet du conflit proche-oriental). En d’autres termes, être ethniquement Juif ou porter l’habit clérical romain, ne sont nullement deux attestations de non-antisémitisme.

J’ajoute que, oui, prétendre que tous les peuples, y compris le peuple palestinien qui n’a jamais existé (il n’a d’ailleurs jamais existé dEtat palestinien par le passé, tout ce qui pouvait s’y comparer étant les artificielles possessions croisées, ou, dans l’antiquité, les royaumes… juifs), ont droit à un pays, sauf le peuple juif, dont l’existence est indéniable comme les liens avec cette terre, c’est évidemment de l’antisémitisme.

” les “patriarches” de “Terre sainte”, [...] sont de classiques Arabes doublés de classiques Dhimmis” …

… Oui, telle est la meilleure définition qu’on puisse donner d’eux. Nul délire là-dedans, la triste réalité. Leurs propos sont cosignés avec l’évêque luthérien et l’évêque anglican-épiscopalien, personnages que je suis depuis longtemps avec beaucoup d’attention, et qui sont, si cela est possible, encore pires.

En revanche, si on cherche du “délire”, la position de quelqu’un présentant la position du Vatican comme constante dans cette affaire, semble, si l’on ose dire, parfaite.

Nordiste
@XP : clap clap clap (texte et commentaires)
@Un ours (n°7) : je ne comprends pas cette phrase :“C’est Israël qui a été condamné à Nuremberg.” Pardonnez mon inculture, pour moi Gripari c’est juste l’auteur des Contes de la rue Broca.
@denis I. (n°12) : bien d’accord avec votre panorama des motivations du Vatican, en fait le problème c’est que l’Eglise romaine a renoncé à combattre. N’ayant rien à craindre d’Israël, elle ménage le monde musulman, en qui elle refuse aveuglément de voir un ennemi. Aussi par cette certitude acquise avec l’Histoire que c’est toujours elle qui gagne à la fin.
@Hadrien : désolé mais votre position me paraît intenable : ” je m’honore, sinon d’être chrétien (…), du moins d’être catholique” n’a absolument aucun sens : pourquoi pas un humain qui ne voudrait pas être mammifère ?

XP
@Hadrien

“d’autres, prétendus cathos, expriment des analyses voisinent des vôtres en refusant les déclaration de leur Eglise”

C’est vrai que vous, vous n’avez jamais de problème avec les déclaration de votre Eglise…. Jamais un mot de travers sur Vatican II, jamais.
Vous la respectez, vous, “la secte conciliaire”.
Moi, ce que je vois, c’est que vous condamnez le projet sioniste alors qu’il s’est réalisé. Ce qui veut très conrètement dire que vous voulez le rayez de la carte.
Vous tenez donc des propos OBJECTIVEMENT antisémites.
Mais rassurez-vous, l’américanophile que je suis est un partisan de l’article I de la constitution américaine, donc pour une liberté de parole totale.


XP
“Lorsque l’Eglise d’aujourd’hui dit et affirme ce que disait et affirmait déjà l’Eglise d’hier sur le plan de la théologie de l’Histoire et de l’eschatologie divine ”

Faux!
Le vatican A RECONNU l’état s’Israël et ne conteste pas sa légitimité.
Donc, si je suis certes en porte-à-faux avec le Vatican, vous l’êtes beaucoup plus que moi.
A part ça, à que merci que vous m’avez dit merci…Rock’n roll!!

Au passage, c’est pas chez vos amis les CAB qu’un sioniste serait aussi bien accueilli…

63XP

Condamner le projet sioniste ça n’a strictement plus aucun sens, dans la mesure où les objections qui pouvaient nourrir l’antisionisme historique on été faites AVANT la création d’Israël, et que ce n’est pas en vertu des mêmes motifs qu’on s’oppose à la création d’un état juif ou qu’on souhaite sa destruction par les pires ennemis des juifs.
Ce n’est pas la même chose que de s’opposer au sionisme quand il est l’antithèse de la diaspora (c’est la définition littérale du sionisme) et que dans ce cas il peut même agréer à certains antisémites (”regroupons-les…”) ou quand la haine de l’état d’Israël se confond rigoureusement avec la haine de la diaspora.
Toujours la même chose: la fidélité psychorigide à la définition littérale des textes et des conceptes pour pallier à une incapacité totale d’articuler une pensée.
De très vieus lecteurs de grimoires aux capacités intellectuelles d’un garçon de 14 an



“Le projet sioniste reste théologiquement condamné par Rome”

Cette phrase ne veut absolument rien dire.

Rome condamne quoi? La création, ou l’existence? Il condamne dans l’absolu où dans le contexte actuel, lequel se résume à ce que l’antisionisme est devenu l’horizon indépassable de tous les antisémites?
Dire “je persiste à penser que nous n’aurions pas du avoir ce troisième enfant”, ce n’est pas la même chose que de dire “nous n’aurions pas du faire cet enfant, je donnerais donc raison au pédophile qui l’enculera, et à celui qui le frappera parce qu’l ne supporte pas la gueule que je lui ai donné”.

mardi 13 janvier 2009

manfestations pro-palestiniennes

Alors que se préparait la manifestation pro-palestinienne de Paris, l’AFP chapeautait son premier communiqué sur celle de Toulouse : « Entre 1.600 et 4.000 personnes défilent dans les rues de Toulouse aux cris de « Israël assassin », à l’appel du « collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens », a constaté un journaliste de l’AFP. »

Toute l’ambiguïté de ces manifestations est résumée dans cette phrase. Ce curieux « collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » a organisé la plupart des rassemblements. Or ce « collectif » intègre localement des organisations comme l’UOIF ou ses filiales qui ne reconnaissent pas l’Etat d’Israël et qui soutiennent ouvertement le Hamas sur leurs sites internet. Dès lors, comment peut-on demander la paix entre Palestiniens et Israéliens si on dénie le droit à Israël d’exister ?

Il y a une autre contradiction flagrante dans ce « collectif » et ses slogans : on ne peut à la fois reconnaître les Israéliens comme capables de pacifisme en les appelant à la paix, et traiter d’« assassin » Israël tout entier, donc le peuple de cette nation. Toujours à Toulouse, selon l’AFP, d’autres slogans et banderoles étaient du même acabit : « Etat d’Israël, Etat criminel », « Israël = crime contre l’humanité ». A Paris, des drapeaux israéliens étaient brûlés, tandis que d’autres étaient recouverts d’une croix gammée.

Etrangement, ces appels ouvertement racistes ne semblaient pas gêner des représentants de la gauche ou de l’extrême gauche française qui défilaient en leur compagnie, ni les professionnels de l’« antiracisme » du Mrap ou de la Ligue des Droits de l’Homme qui se sont joints au « collectif » et aux appels aux manifestions. Mais comment peut-on « stigmatiser » tout un peuple comme criminel de par son appartenance nationale, et par ailleurs prétendre lutter contre toute forme de racisme ? C’est ubuesque.

Le surréalisme de ces défilés ne gênait guère Jean-Pierre Dubois, président de la LDH, qui déclarait au micro de France-Info au départ de la manifestation parisienne : « Nous sommes là parce qu’il est extrêmement important de ne pas laisser croire que les gens qui s’intéressent à ce qui se passe à Gaza ne le font que sur une base communautaire. C’est totalement faux. Il y a une émotion grandissante dans l’opinion. »

C’est l’une des déclarations parmi les plus idiotes que j’ai entendues ce samedi. D’une part, « les gens qui s’intéressent à ce qui se passe à Gaza », ça veut dire quoi ? Il n’y a pas que les manifestants de samedi qui se préoccupent de la situation au Proche-Orient ! Jean-Pierre Dubois prend ses désirs pour des réalités en pensant que les Français qui sont inquiets de cette situation sont tous de son avis partisan.

D’autre part, il se met également le doigt dans l’œil en prétendant également que ces manifestions ne seraient pas « communautaires ». Non seulement on vit fleurir les cris de guerre « Allah Akbar ! » et les prières islamiques dans les défilés, mais également, à Paris, des slogans qui affirmaient ouvertement le caractère ethnique et religieux de ceux-ci, comme : « Israël, t’est foutu, les musulmans sont dans la rue ! ». Et il suffisait de voir les images télévisées pour constater que la quasi-totalité des manifestants étaient d’origine nord-africaine, alors que les « Français de souche » se réduisaient aux permanents de la protestation gauchiste. Le peuple de France n’est pas descendu dans la rue.

Parmi ces professionnels de la contestation, il y avait évidemment Olivier Besancenot et Marie-George Buffet, et quelques représentants de leurs faméliques mouvements respectifs : la LCR et le PCF. Le parti qui est largement majoritaire à gauche, à savoir le Parti Socialiste, a su éviter le piège islamique. Seuls quelques personnalités locales du P.S. se sont jointes aux rassemblements, mais à titre individuel.

Mais le plus surprenant dans le quarteron de politiciens en tête la manifestation parisienne, c’était la présence de Jean-Luc Mélenchon. Son Parti de Gauche avait également appelé aux rassemblements, sans être aucunement gêné de le faire aux côtés de l’UOIF ou des groupuscules de voilées-barbus créés par Tariq Ramadan. Je pensais pourtant que Jean-Luc Mélenchon défendait la laïcité et pourfendait les religieux, et d’ailleurs il ne manque jamais une occasion de taper sur les cathos ou sur le Dalaï-Lama. On peut donc constater que les fous d’Allah ne font pas partie de ses cibles dans son combat laïque et anticlérical.

Comment en est-on arrivé à toutes ces contradictions ?

Je ne vais pas revenir à l’histoire de l’alliance islamo-gauchiste contre-nature, mais plutôt au conflit actuel qui justifie ces manifestations partisanes. Comme beaucoup de Français qui sont ni Juifs ni Arabo-musulmans, je tente de m’en faire une idée dépassionnée. Et je constate que cela est quasiment impossible, car les informations dont nous disposons ne proviennent que de parties prenantes au conflit, et par conséquent sont noyées dans les opérations de propagande respectives. A Gaza même, Israël interdit l’entrée aux journalistes étrangers. On peut évidemment le condamner, mais l’effet de cette censure est que les rares correspondants sur place qui fournissent des témoignages ou des images sont des Palestiniens, et par conséquent leur objectivité est plus que relative. Et même les organisations internationales peinent à faire croire à leur neutralité.

Prenons par exemple l’affaire du bombardement d’une école gérée par l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés), qui a fait de 30 à 40 victimes. Les autorités israéliennes prétendent que des « terroristes » du Hamas y étaient réfugiés et citent le nom de deux d’entre eux. L’ONU dit qu’il n’y avait aucun « combattant » dans cette école. On peut penser naturellement que l’ONU, organisation internationale, a ici une version plus objective qu’Israël qui est l’un des belligérants. Mais le fait même que cette école soit gérée par l’ONU rend celle-ci partie prenante dans l’affaire, et donc sa thèse devient un plaidoyer de défense pro domo. En effet, on voit mal l’ONU avouer que ses établissements abriteraient des « terroristes », car elle se discréditerait automatiquement. On ne peut donc pas savoir qui a raison dans cette affaire d’école bombardée, et pourtant les manifestants de samedi ont largement évoqué cette « horreur ».

Les mêmes manifestants brandissaient des photos du quotidien l’Humanité, qui avait fait un dossier spécial regroupant des images insoutenables. En particulier, on pouvait voir en couverture du journal communiste la photo d’une tête livide d’enfant mort qui émergeait de décombres. Interviewé sur RMC, le journaliste qui a fait ce dossier était interrogé sur l’authenticité de cette image de couverture : provenait-elle réellement du conflit actuel à Gaza, et comment l’Humanité vérifie-t-elle ses sources, alors qu’aucun journaliste étranger n’est admis sur place ? Le journaliste communiste ne put répondre précisément à ces questions, mais on comprit que ses seules sources étaient des correspondants palestiniens, donc certainement peu objectifs, et que les photos de l’Humanité n’étaient aucunement recoupées. Ce qui n’empêche pas ces images peu sûres de fleurir dans les manifestations pro-palestiniennes de samedi.

France 2 se fit piéger également, en diffusant des images d’horreur qu’elle disait prises le jour même à Gaza, alors qu’elles y avaient été tournées en 2005… et suite à une explosion accidentelle d’une roquette islamiste. La chaîne publique s’excusa, mais sans expliquer que les victimes étaient dues non pas à Israël, mais à une bavure terroriste. Le mal était donc fait, et l’association entre les images et Israël n’était pas effacée. Lors de la dernière guerre au Liban, il y eut d’autres « erreurs » dans ce sens, comme cette chaîne belge qui présentait comme libanaise une blogueuse qui se plaignait de bombardements, alors qu’il s’agissait d’une internaute israélienne victime de roquettes du Hezbollah. Qui peut vérifier s’il y a des erreurs de ce type dans les informations que nous recevons de Gaza, et dans quelle mesure ?

Pour sa défense, Israël nous présente des vidéos anciennes d’écoles de Gaza servant de base de tir de roquettes du Hamas, ou de Palestiniens en armes utilisant des camionnettes de la Croix-Rouge. Cela ne prouve pas qu’il en est de même dans le conflit actuel, et rien ne dit le contraire non plus. Les responsables de la Croix-Rouge reconnaissent que sur place, ils utilisent principalement des employés palestiniens du Croissant Rouge, dont évidemment certains peuvent être sympathisants ou militants du Hamas. Là encore, on n’a guère de moyen de distinguer information et prosélytisme.

Ainsi, les manifestations de samedi sont principalement basées sur une « émotion », pour reprendre le terme du président de la LDH, et non sur des faits vérifiés ou même vérifiables. Les militants antiracistes ou gauchistes qui y ont participé ont été doublement manipulés par une propagande islamique, car non seulement les mouvements musulmans ont exploité des images et des informations peu fiables et à sens unique, mais ils ont piégé certains laïques sincères sous les cris « Allah Akbar ! »

Certains manifestants prétendent que leur combat humaniste a été détourné. Mais quand on voit la liste des signataires des appels aux défilés, largement relayées dans les mosquées et sur les sites musulmans radicaux comme celui de l’UOIF ou oumma.com, ils n’ont aucune excuse. Et la nature même du conflit aurait dû les avertir, car ce n’est pas une guerre entre deux peuples belligérants mais entre l’Etat d’Israël et le Hamas qui est un mouvement islamiste, jihadiste et terroriste, qui impose par ailleurs une charia sanglante à Gaza. Or curieusement, seul Israël était vilipendé violemment dans les manifestations de samedi, et pas du tout le Hamas.

Ces manifestants auraient pu également écouter le double langage de Tariq Ramadan, qui prétendait aux côtés d’Amar Lasfar de l’UOIF dans une mosquée de Lille que « la question israélo-palestinienne n’est pas religieuse, elle est politique », en appelant paradoxalement les musulmans à se montrer « solidaires » de leurs coreligionnaires de Gaza, et à légitimer - sans le nommer - le Hamas en disant que « la résistance palestinienne est légitime ».

Evidemment, Tariq Ramadan se défend de tout « antisémitisme » et de toute importation du conflit du Proche-Orient en France. Même son de cloche chez son allié en islamogauchisme Mouloud Aounit, président du Mrap. On se demande alors pourquoi la manifestation parisienne de samedi a mobilisé 3800 policiers, pour éviter tout « débordement », et que les commerces juifs étaient sous haute surveillance. La mobilisation des forces de l’ordre était également importante lors des manifestions pro-israéliennes à Paris, Marseille et Lyon, mais curieusement, ce n’était pas pour les mêmes raisons, puisqu’il s’agissait alors de protéger les manifestants majoritairement juifs contre les agressions extérieures. On ne saurait mieux illustrer non seulement l’« importation » du conflit, mais également son asymétrie, à savoir une hostilité jihadiste contre les Israéliens et les Juifs d’un côté, alors que ceux qui défendent Israël de l’autre côté se sont abstenus de crier « Palestine assassin ! » et de brûler des drapeaux palestiniens.

A la manifestation pro-israélienne de dimanche du Crif à Marseille, un début de slogan jeta un vent de panique : « Solidarité avec le peuple palestinien… » S’agissait-il d’une provocation de contre-manifestants ? La suite de la phrase dissipa le trouble : « Solidarité avec le peuple palestinien otage du Hamas ! » Sans approuver cette manifestation où des religieux intégristes voisinaient curieusement avec des pancartes « Le progrès contre l’obcurantisme », on aurait aimé voir la même dénonciation du terrorisme dans les défilés islamogauchistes.

Ca a été tout le contraire, mais comment s’en étonner ? Quand le Hamas a établi la charia islamique à Gaza, avec amputation des mains des voleurs et lapidation des personnes qui consomment de l’alcool, quand ce mouvement a liquidé des centaines de civils palestiniens trop laïques à ses yeux, ni Jean-Luc Mélenchon ni Mouloud Aounit ne s’en sont indignés. Tant pis pour les victimes de l’islam radical à Gaza ou dans les banlieues françaises. Elles seront passées par pertes et profits par le Parti de Gauche et la Ligue des Droits de l’Homme. Il ne faut pas désespérer le nouveau prolétariat de Saint-Denis !

Saint-Denis, où justement une synagogue vient d’être attaquée à coup de cocktail Molotov. Les actes anti-juifs se multiplient depuis le début du conflit à Gaza. Même si l’on ne peut encore en connaître les véritables auteurs, il est évident que le fait de brûler des drapeaux israéliens dans des manifestations en France sans que cela ne choque les « antiracistes » qui y participent, est de nature à favoriser une « paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » et à rassurer les juifs de France. Tout au contraire, ces manifestations prétendument pacifistes, où les drapeaux du Hamas et du Hezbollah voisinent avec ceux du Mrap et de la LCR, ne font que risquer d’attiser la haine et la violence. Pourtant, à ma connaissance, aucune plainte n’a été déposée contre ces actes racistes anti-israéliens.

Heureusement, la grande majorité des Français ne tombent pas dans ce piège, ni dans la propagande médiatique de part et d’autre. Selon un sondage CSA publié lundi par le quotidien Aujourd’hui en France/Le Parisien, 28% estiment que le gouvernement israélien et le Hamas sont aussi responsables l’un que l’autre, 23% désignent le Hamas, 18% jugent Israël premier responsable, et 31% ne se prononce pas. Et s’il y a « une émotion grandissante dans l’opinion », ce n’est sans doute pas celle qu’espère le président de la LDH. C’est plutôt l’indignation de constater à la télévision – et là sans censure aucune – qu’on ose appeler au jihad islamique dans des manifestations majoritairement religieuses et ethniques en France, à l’instar des défilés hystériques dans les pays musulmans. Non seulement la grande manipulation islamiste du conflit est un échec, mais elle s’avère contre-productive.

Il ne faudrait cependant pas s’en réjouir, car le danger est désormais devant nos yeux. La faute n’en est pas seulement aux islamogauchistes qui mettent de l’huile sur le feu, mais également aux politiciens de droite et de gauche qui ont fermé pendant trente ans les yeux sur une communautarisation des populations issues de l’immigration musulmane, et qui continuent à financer avec nos impôts des mosquées où Tariq Ramadan lance ces appels à la « résistance », et où Hassan Iquioussen vient cracher sa haine des Juifs.

Les enfants de Gaza ne sont pas seulement otages du Hamas, ils sont aujourd’hui l’instrument de « fascislamistes » auxquels notre République a abandonné des « territoires perdus », et, depuis deux semaines, a abandonné les rues de nos villes. Honte à ces élus drapés de l’écharpe tricolore qu’on a vu en tête de manifestations où l’on a traité le peuple israélien de « criminels » et de « nazis », et où on vénérait Allah et les terroristes antijuifs ! Honte aux autorités de l’Etat qui n’intentent aucune action judiciaire contre ces slogans et ces banderoles racistes, haineuses et guerrières !

Honte au maire de Saint-Denis qui vient de condamner l’attaque contre la synagogue de sa ville, et qui pourtant appelait la semaine dernière à une manifestation pro-palestinienne organisée… par la municipalité ! Des associations juives avaient alors demandé à la Préfecture l’interdiction de ce rassemblement « à haut risque ». Ce qu’elles redoutaient est arrivé. La mairie appelle à un rassemblement de condamnation de l’« antisémitisme », et « demande que les mesures de protection nécessaires soient mises en place par le Ministère de l’Intérieur ». De qui se moque-t-on ?

Evidemment, il ne faut pas assimiler tous les manifestants pro-palestiniens avec ceux d’entre eux qui veulent nous rejouer l’intifada dans nos villes et nos banlieues. Et encore moins en rendre responsable tous les musulmans ou les personnes d’origine musulmane en France. Mais en tolérant, voire en encourageant le communautarisme islamique, on déplace dangereusement le curseur vers la guerre civile. Les irresponsables politiques de tous bords ne peuvent dire « nous ne savions pas ». En effet, cela fait des années que, depuis le rapport Obin jusqu’aux arrestations d’« islamistes parfaitement intégrés », en passant par l’échec du CFCM noyauté par les Frères Musulmans de l’UOIF, tous les indicateurs allaient dans le même sens : l’islam est le terreau de l’islamisme. Encourager le premier ne fait donc qu’encourager le second, à Gaza comme à Saint-Denis.

Roger Heurtebise pour Riposte laïque le 13 janvier 2009

vendredi 9 janvier 2009

Le Hamas

A propos du Hamas.
Extraits du livre : Frères Musulmans, dans l’ombre d’Al Qaeda
D’Emmanuel Razavi

Chapitre II, p63 à 93 : « Les frères musulmans et le conflit-israélo-palestinien »

Gaza, 19 août 2004. L’endroit est particulièrement symbolique pour les Frères Musulmans qui y ont implanté le Hamas en 1987.(…)
Si la ville est aujourd’hui un amas de ruines du fait des bombardements réguliers de l’aviation et des chars israéliens, les Palestiniens auraient pu en faire un Eldorado… Ai lieu de cela, Yasser Arafat et ses condisciples ont tout fait pour que la bande de Gaza devienne l’un des foyers de prédilection du Hamas. Depuis la seconde Infitada le 28 septembre 2000, l’organisation a commandité depuis Gaza plusieurs milliers d’attentats contre des civils israéliens, faisant de la ville l’une des places fortes du terrorisme islamiste.(…)
Ce mouvement de « la résistance islamique » a déclaré une lutte sans pitié à Israël. Peu importe que des civils payent le prix, d’un côté comme de l’autre.

Un combat moins territorial que social
Lorsque les Frères Musulmans implantent leur organisation en Palestine, ils n’ont pas vocation à se lancer dans la lutte armée. Bien sûr, à l’instar de tous les jihadistes, ils entendent « récupérer » le conflit israélo-palestinien. Mais leur objectif n’est pas militaire. Ils veulent simplement que la société palestinienne renoue avec les valeurs fondamentales de l’Islam et s’organise autour d’elles. Un thème récurrent chez les Frères qui considèrent la Palestine comme une propriété religieuse. Tout comme en Egypte, ils mettent en place un conseil des « sages » (la choura) chargé de diriger le mouvement. Parmi ses membres, deux hommes dont les noms sont devenus tristement célèbres : Ahmed Yacine, le cheikh paralytique qui dirige le centre islamique de Gaza et son bras droit le docteur Abdel Abdelaziz Rantisi. Deux fous d’Allah qui seront respectivement tués en mars et en avril 2004 par les Israéliens.
A l’époque, leur combat est en fait moins territorial que social et religieux. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le service secret israélien, le Mossad, ne leur met pas trop de bâtons dans les roues. Ses responsables voient même d’un assez bon œil ce mouvement qui pourrait se positionner comme contre-pouvoir face à l’OLP et au Fath avec lesquels ils évitent de trop s’afficher.
Mais 1987 marque également le début de la première Intifada, le soulèvement de la guerre des pierres. Sous l’impulsion du cheikh Ahmed Yacine, le Hamas commence à se radicaliser. Ses leaders qui ont su intégrer beaucoup de jeunes cadres ne peuvent rester à l ‘écart des affrontements. Cela contribuerait à les décrédibiliser. Ils décident alors de créer une branche armée, les Brigades Ezzedin al Kassam. Celles-ci ne forment qu’un amas de terroristes qui instrumentalisent les plus jeunes, entraînant certains d’entre eux à commettre des attentats suicides. Ils parviennent ainsi à instaurer une véritable culture de la mort dans de nombreuses familles palestiniennes qui vouent un culte à leurs enfants tombés sous les balles israéliennes, quand ces derniers ne se sont pas fait sauter dans un bus ou dans un café à l’aide d’une ceinture bourrée d’explosifs !
… Mais la force du Hamas réside surtout dans le fait que l’organisation ne se contente pas d’envoyer ses membres jouer les kamikazes. A l’image des Frères Musulmans en Egypte, elle joue la carte de la proximité. Elle soutient les plus démunis, apporte une aide financière aux familles des « martyrs » de l’Intifada. En contrepartie, ces familles leur servent à communiquer. On se montre avec elles face aux caméras des télévisions arabes, on fait tirer des affiches à l’effigie de l’enfant disparu. Bref, l’action terroriste ne doit pas faire oublier l’activisme politique.

L’implantation des Frères en Palestine.
Le Mouvement de la Résistance Islamique vit son implantation en Cisjordanie facilité par le service secret israélien, le Mossad. Ainsi que je l’ai dit plus haut, celui-ci voyait en lui et en cheikh Yacine un moyen de contrer l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et Yasser Arafat. En effet, contrairement à ce dernier, l’objectif premier des Frères Musulmans en Cisjordanie n’a jamais été de défendre la cause d’un Etat Palestinien, mais l’organisation culturelle et sociale de son peuple autour des valeurs de l’Islam. Tout comme en Egypte, la cause nationaliste, même s’ils la défendent, n’est pas la priorité des Frères. Elle n’est qu’un prétexte à l’instauration d’un Etat islamique. Ainsi, les kamikazes palestiniens qui multiplient les attentats sanglants contre des civils israéliens depuis le début de la seconde Intifada ne sont pas les acteurs d’une lutte de libération de leur territoire, mais les protagonistes ignorants d’une guerre de religion dirigée par des fondamentalistes.

Islamo-victimisation et Jihad
L’une des constantes du terrorisme islamiste est le demande de retrait des troupes israéliennes des territoires occupés et de la bande de Gaza.
… Tout le monde s’accorde également à reconnaître au peuple palestinien le droit de créer son Etat.
Les intérêts du peuple palestinien ne peuvent être défendus par une poignée de criminels appartenant au Hamas ou au Djihad Islamique. Ces derniers utilisent des arguments fallacieux – et surtout des moyens terroristes – pour défendre une cause que la plupart des pays dans le monde considèrent juste.
Ont-ils vraiment envie que le combat prennent fin ? C’est la question qu’il faut se poser. Car le médiatisation à outrance de la deuxième Intifada a sans aucun doute servi les intérêts du Hamas plus que ceux de la cause palestinienne.
Lors d’un entretien qu’il m’accorda en Juin 2003, Barnéa Hassid, le porte-parole de l’ambassade d’Israël en charge de presse à Paris, analysait la situation avec lucidité : « Nous sommes dans un conflit asymétrique où les assaillants ne sont pas facilement identifiables. Ayant peu de moyens, ils utilisent le terrorisme[…] et il n’y a pas d’autre solution que d’aller frapper les terroristes là où ils sont. Le problème, dans ce cas précis, c’est qu’ils se cachent dans la société civile. On a pensé que l’opinion internationale comprendrait les faits comme la société israélienne les comprenait. Ce fut une grosse surprise de voir que celle-ci s’était retournée contre Israël. »
C’est que les Israéliens ont oublié à qui ils avaient affaire. Plus que des terroristes, ils ont en face d’eux un groupe structuré tant sur le plan paramilitaire que sur le plan politique. En bons tacticiens, les activistes du Hamas savent qu’il faut communiquer. Ils sont par ailleurs persuadés qu’une bonne photo se trouve, pour les journalistes, plus souvent du côté des faibles. Ils exploitent le filon sans aucun complexe.
Tout comme les membres d’AlQaeda en Irak, à commencer par Zarkawi, ils tentent de se donner une image de résistants, le Hamas ayant compris depuis bien longtemps qu’il fallait jouer la carte de la défense d’une terre et d’un peuple en abattant un joker essentiel : celui de l’islamo-victimisation. Leur jeu consiste à faire passer toutes les populations musulmanes pour des victimes du sionisme et de l’Occident judéo-chrétien. Ils établissent ainsi un lien direct entre le combat livré par les Palestiniens en Israël et celui mené par les islamistes en Irak, alors que les deux n’ont rien à voir.
De fait, chacun récupère la cause de l’autre afin que l’ensemble des Arabo-musulmans se retrouve impliqué à défendre une cause commune : celle du Jihad.

Un capitaine israélien d’une unité de Tsahal basée à Gaza en février 2003 parle à l’auteur de ce livre. Ce dernier conclut : « Comme beaucoup d’autres Israéliens, il reconnaissait le droit aux Palestiniens de disposer d’un Etat. Il comprenait même le sens de leur combat, pour autant qu’il s’agisse de défendre ce qu’ils considéraient être leur terre. Mais il ne comprenait pas que ses adversaires acceptent de mourir au nom de l’Islam. (…)
Il n’avait pas intégré une chose. C’est que face à lui, il y avait une armée de fondamentalistes pour qui le mot territoire ne signifie pas forcément pays ; des fous de dieu inspirés par les Frères Musulmans, pour qui la terre d’Islam n’a pas de limites.