C’est, bien sûr, du sens du “combat de Jacques Maritain contre l’antisémitisme” que je me propose de parler (1). Remarquons, en introduction, que si Maritain a toujours refusé de s’engager dans l’action politique au sens propre, il a largement utilisé la “parole” — écrite ou orale — pour exprimer ce qu’il considérait, au niveau de la constitution de la société ou à celui des rapports entre les hommes, comme les conséquences nécessaires des principes à la fois du droit naturel et de la raison ; et il a, pendant près de cinquante ans, mené un combat qui ne fut pas sans courage.
Sur la question de l’antisémitisme, j’essaierai de le montrer en trois temps : d’abord, à travers les textes de Maritain lui-même, pour dégager le message qu’il a entendu faire passer, la conception qu’il se faisait de l’antisémitisme et des solutions qu’il convenait de mettre en œuvre pour le contrecarrer ; ensuite, je citerai un certain nombre d’“actions” qu’il a lui-même entreprises, essentiellement lorsqu’il était à Rome, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, ce qui lui donnait la possibilité d’intervenir (pas toujours avec succès, cependant) au plus haut niveau, autant à titre d’Ambassadeur que de Philosophe catholique. Dans une troisième partie, je voudrais m’interroger sur les “raisons”, au sens de “motivations”, qui ont amené Maritain à prendre, dans l’arène politique souvent peu tendre, les positions qu’il a prises et a tenues contre vents et marées pendant un demi-siècle (2).
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