lundi 19 janvier 2009

sionisme et antisémitisme

Intrinsèquement, et j’insiste sur le mot, le projet sioniste ne visait pas à la création d’un état Juif en Palestine, mais à ce que les juifs puissent aller là-bas sans baisser la tête et changer de trottoir.

Car en Palestine, il y a toujours eu des Juifs et des arabes, mais la religion des seconds fait que les premiers n’y furent jamais que tolérés, et soumis à l’impôt dû par l’infidèle à son protecteur arabe, comme il est dit dans l’Alcoran.

Donc, cela veut dire que la création d’un état juif en botte n’a jamais été l’horizon indépassable des sionistes, mais qu’en revanche, cette option n’était déjà plus contournable sur le papier.

Un enfant de dix ans peut comprendre ça, et c’est pourquoi tous la antisionistes expriment par métaphore non pas l’envie que les juifs désarment et démantèlent leur état, mais qu’ils dégagent ou qu’ils restent en baissant les yeux… Si les feujs posaient les armes trois semaines, ils seraient morts. Jamais un palestinien n’a reproché à un juif de venir en Palestine, car ils y sont depuis toujours, mais toujours de s‘y rendre avec la prétention folle de ne plus payer le péage ….En vérité, ce dont on leur fait grief, ce ne sont pas des missiles, mais de leur obstination à vivre en terre arabe sans baisser la tête.

Un enfant de dix ans pourrait comprendre que depuis soixante ans, il n’y a plus de quoi glisser une feuille de papier à cigarettes entre un antisioniste et un antisémite.

Alors certes, l’antisionisme ne révèle pas de l’antisémitisme dans l’absolu, puisqu’il existe des arguments recevables pour soutenir que l’aventure était inopportune. Par contre, ne pas soutenir l’état d’Israël maintenant qu’il est là en avançant les arguments antisionistes d’il y a cent ans, c’est comme vouloir la mort d’un enfant au prétexte que ses parents n’étaient pas assez mûrs pour en faire un. C’est irrecevable, et c’est là une justification de dément, une billevesée tout juste écoutable à Saint Anne, dans le bureau du médecin chef..

Les notions de sionismes et d’antisionismes ne recoupent pas les mêmes réalités qu’hier, les danseuses ont changé de cavaliers, les mouches ont changé d’ânes, et ceux qui s’accrochent à la définition littérale du sionisme pour le condamner sont des crétins, certes, mais encore des crétins dangereux.

Du reste, ceux qui s’accrochent aux définitions littérales pour ne pas remettre leurs lectures sur l’ouvrage sont toujours des crétins dangereux. Ils le sont tellement qu’en vérité, la frontière qui sépare le bien et le mal se trouve entre cette engeance et ceux qui veulent s‘en protéger.

Le choc des civilisations qui va rythmer nos vies dans les cent ans qui viennent nous laissera plus tard à l’oreille le bruit que font un crâne occidental et un crâne oriental quand ils se cognent, et quand le Maître des ombres et des lumières a décidé de les suspendre à la même ficelle pour jouer avec eux.

quelques commentaires éclairants :
denis L.
@ Hadrien : Il n’y aurait donc jamais eu de hauts prélats racistes ou antisémites ? C’est une plaisanterie, j’espère… L’argument tient particulièrement peu lorsque vous évoquez les “patriarches” de “Terre sainte”, qui sont de classiques Arabes doublés de classiques Dhimmis.

Quant aux Juifs de Neturei Karta, ils seraient immunisés contre l’antisémitisme pour des raisons biologiques, peut-être ? Un peu comme les Blancs d’aujourd’hui sont immunisés contre la haine d’eux-mêmes, et ne soutiennent jamais de politiques toxiques et même mortelles pour leur existence collective ?

Sinon, vous semblez ne pas être au courant des considérables variations du magistère romain (qui, sauf erreur de ma part, ne s’exprimait pas en matière de dogme, donc l’infaillibilité - si l’on y croit - n’a rien à faire ici) sur la question de l’Etat hébreu et de sa légitimité. “Considérables” est employé ici dans une acception euphémistique.

La réalité est que si l’on essaye de déterminer les motivations du Vatican, on a affaire à un mélange assez peu ragoûtant (on n’aimerait d’ailleurs pas être Pape, de ce point de vue…) :
- de considérations diplomatiques (les Muzz sont tout de même infiniment plus nombreux que les Juifs) ;
- de souci pour les Chrétiens d’Orient (le chantage implicite étant permanent) ;
- d’influence (diffuse mais large) de l’égalitarisme / antiracisme qui entraîne à favoriser le plus pauvre / arriéré / basané ;
- d’influence (minoritaire mais ultra-toxique via notamment le haut clergé du Proche-Orient) du bon vieil antisémitisme arabe chrétien ;
- et si l’on tient vraiment à en trouver, un peu de judéophobie classique christiano-européenne (plus spécialement réveillée en un temps de campagnes immondes contre Pie XI, avec houtzpah juive poussée à incandescence).

XP
@XP. Les récentes déclarations romaines n’ont pas à être défendues”

Ah bien tien. On va gagner du temps, comme ça. On va éviter de perdre notre jeunesse dans des discussions à la con.

“elles ont un caractère logique et cohérent par rapport à l’analyse traditionnelle de l’église en la matière”

C’est bien ce que je me tue à vous expliquer: vous n’êtes pas un chrétien, mais un musulman. Cette phrase le démontre à la perfection.

XP
Personne ne vous reproche de respecter l’autorité Romaine.
On vous reproche juste, non pas de ne pas être chrétien, mais de faire croire que vous l’êtes.
Moi, j’affirme que vous ne l”êtes pas, car pour vous, “respecter l’autorité Romaine” c’est lire les textes des anciens Papes comme s’il s’agissait de fatwas.

Retournez le problème dans tous les sens, vous verrez que vous n’êtes pas chrétien. Pas plus que le Musulman René Guénon.

Denis L.
@ Hadrien : “est-ce que ça nous donne le droit de réduire toute critique théologique du sionisme à de l’antisémitisme ?”…

… mais c’est VOUS qui avez cité ces gens pour démontrer (pensiez-vous) que l’assimilation antisionisme-antisémitisme ne tenait pas ! Ce à quoi j’ai répondu que, oui, ces gens pouvaient parfaitement être (aussi paradoxal que cela puisse sembler) antisémites, au sens de “susceptibles de souhaiter des catastrophes s’abattant sur les autres Juifs, histoire de valider leurs théories”. Vouloir la mort en masse de Juifs me parait être un critère d’antisémitisme, assez fiable… Et je ne m’étais pas apesanti sur les multiples déclarations et actions antisémites initiées ou couvertes par des prélats (pas seulement romains, on trouvera de nombreux orthodoxes aussi, et même quelques protestants) de haut niveau, depuis le Moyen-Âge jusqu’au nazisme (avec quelques hoquets plus récents, notamment… au sujet du conflit proche-oriental). En d’autres termes, être ethniquement Juif ou porter l’habit clérical romain, ne sont nullement deux attestations de non-antisémitisme.

J’ajoute que, oui, prétendre que tous les peuples, y compris le peuple palestinien qui n’a jamais existé (il n’a d’ailleurs jamais existé dEtat palestinien par le passé, tout ce qui pouvait s’y comparer étant les artificielles possessions croisées, ou, dans l’antiquité, les royaumes… juifs), ont droit à un pays, sauf le peuple juif, dont l’existence est indéniable comme les liens avec cette terre, c’est évidemment de l’antisémitisme.

” les “patriarches” de “Terre sainte”, [...] sont de classiques Arabes doublés de classiques Dhimmis” …

… Oui, telle est la meilleure définition qu’on puisse donner d’eux. Nul délire là-dedans, la triste réalité. Leurs propos sont cosignés avec l’évêque luthérien et l’évêque anglican-épiscopalien, personnages que je suis depuis longtemps avec beaucoup d’attention, et qui sont, si cela est possible, encore pires.

En revanche, si on cherche du “délire”, la position de quelqu’un présentant la position du Vatican comme constante dans cette affaire, semble, si l’on ose dire, parfaite.

Nordiste
@XP : clap clap clap (texte et commentaires)
@Un ours (n°7) : je ne comprends pas cette phrase :“C’est Israël qui a été condamné à Nuremberg.” Pardonnez mon inculture, pour moi Gripari c’est juste l’auteur des Contes de la rue Broca.
@denis I. (n°12) : bien d’accord avec votre panorama des motivations du Vatican, en fait le problème c’est que l’Eglise romaine a renoncé à combattre. N’ayant rien à craindre d’Israël, elle ménage le monde musulman, en qui elle refuse aveuglément de voir un ennemi. Aussi par cette certitude acquise avec l’Histoire que c’est toujours elle qui gagne à la fin.
@Hadrien : désolé mais votre position me paraît intenable : ” je m’honore, sinon d’être chrétien (…), du moins d’être catholique” n’a absolument aucun sens : pourquoi pas un humain qui ne voudrait pas être mammifère ?

XP
@Hadrien

“d’autres, prétendus cathos, expriment des analyses voisinent des vôtres en refusant les déclaration de leur Eglise”

C’est vrai que vous, vous n’avez jamais de problème avec les déclaration de votre Eglise…. Jamais un mot de travers sur Vatican II, jamais.
Vous la respectez, vous, “la secte conciliaire”.
Moi, ce que je vois, c’est que vous condamnez le projet sioniste alors qu’il s’est réalisé. Ce qui veut très conrètement dire que vous voulez le rayez de la carte.
Vous tenez donc des propos OBJECTIVEMENT antisémites.
Mais rassurez-vous, l’américanophile que je suis est un partisan de l’article I de la constitution américaine, donc pour une liberté de parole totale.


XP
“Lorsque l’Eglise d’aujourd’hui dit et affirme ce que disait et affirmait déjà l’Eglise d’hier sur le plan de la théologie de l’Histoire et de l’eschatologie divine ”

Faux!
Le vatican A RECONNU l’état s’Israël et ne conteste pas sa légitimité.
Donc, si je suis certes en porte-à-faux avec le Vatican, vous l’êtes beaucoup plus que moi.
A part ça, à que merci que vous m’avez dit merci…Rock’n roll!!

Au passage, c’est pas chez vos amis les CAB qu’un sioniste serait aussi bien accueilli…

63XP

Condamner le projet sioniste ça n’a strictement plus aucun sens, dans la mesure où les objections qui pouvaient nourrir l’antisionisme historique on été faites AVANT la création d’Israël, et que ce n’est pas en vertu des mêmes motifs qu’on s’oppose à la création d’un état juif ou qu’on souhaite sa destruction par les pires ennemis des juifs.
Ce n’est pas la même chose que de s’opposer au sionisme quand il est l’antithèse de la diaspora (c’est la définition littérale du sionisme) et que dans ce cas il peut même agréer à certains antisémites (”regroupons-les…”) ou quand la haine de l’état d’Israël se confond rigoureusement avec la haine de la diaspora.
Toujours la même chose: la fidélité psychorigide à la définition littérale des textes et des conceptes pour pallier à une incapacité totale d’articuler une pensée.
De très vieus lecteurs de grimoires aux capacités intellectuelles d’un garçon de 14 an



“Le projet sioniste reste théologiquement condamné par Rome”

Cette phrase ne veut absolument rien dire.

Rome condamne quoi? La création, ou l’existence? Il condamne dans l’absolu où dans le contexte actuel, lequel se résume à ce que l’antisionisme est devenu l’horizon indépassable de tous les antisémites?
Dire “je persiste à penser que nous n’aurions pas du avoir ce troisième enfant”, ce n’est pas la même chose que de dire “nous n’aurions pas du faire cet enfant, je donnerais donc raison au pédophile qui l’enculera, et à celui qui le frappera parce qu’l ne supporte pas la gueule que je lui ai donné”.

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